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Paris 2024 : des Jeux populaires, enfin (?)

Et si, au fond, Michel Cadot avait résumé ce que pourraient être – ou devraient être – les Jeux olympiques ? « On se découvre beaucoup d’amis quand on vient sur ce type d’événement », a déclaré le délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques aux sénateurs qui, le 17 janvier, l’interpellaient sur la problématique du logement des 45 000 volontaires mobilisés cet été, parfois loin de chez eux. « La plupart d’entre eux ne vont pas payer leur hébergement mais le trouver par des relations », a-t-il avancé.
Ces propos sont, certes, d’abord venus rappeler que ces volontaires ne seront ni payés, ni logés – et ce alors qu’ils exerceront des tâches que certains qualifient de contrat de travail déguisé.
Ils peuvent cependant aussi être lus comme la possible concrétisation, enfin, de l’engagement du Comité d’organisation des Jeux (Cojop) à « ouvrir grand les Jeux », d’en faire un moment « populaire », quand « ouvrir grand les portefeuilles » pour payer billets, nuits d’hôtels et tickets de métro, résumait jusque-là la perception de ce rendez-vous. Depuis les années 1980, l’olympisme, dévoré par le sport business, aime autant les médailles d’or que l’argent sonnant et trébuchant.
Ces dernières semaines, d’autres pièces du puzzle olympique nous ont rappelé – enfin ! – que les Jeux, au-delà du mercantilisme, peuvent aussi mettre en avant des valeurs fédératrices. Les noms des premiers des 11 000 relayeurs de la flamme, qui traversera le pays du 8 mai au 26 juillet, ont été dévoilés, faisant briller des personnalités anonymes exemplaires et inspirantes – quoique désignées, pour certaines, par Coca-Cola et Banque populaire-Caisse d’épargne (BPCE).
Parmi les 117 relayeurs de la Meuse, où la journaliste du Monde Julie Bienvenu suit les préparatifs des Jeux depuis un an, une jeune nageuse amputée à l’âge de 3 ans, un pompier volontaire, une conseillère pédagogique de musique, le président d’un club de ping-pong, porteront sur 200 mètres la torche conçue par le designer Mathieu Lehanneur.
Si les départements ont dû débourser jusqu’à 180 000 euros pour voir le flambeau, au final ce sont 400 communes, qui auront leur moment olympique. Sur les bords des routes, des milliers de spectateurs tisseront à cette occasion une part de ce moment d’histoire française et vivront un moment de fête.
A Verdun, l’arrivée de la flamme s’accompagnera d’un spectacle itinérant organisé par Paris 2024 et d’animations orchestrées par la ville et le département – même si le tout servira inévitablement de support publicitaire aux sponsors.
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